Loloinfo - BlOgue à part

Pour ceux qui n'ont pas peur d'avoir quelque chose entre les oreilles

Mashup

Ou comment c'est juste du collage, comme quand on était petits....

Deux de mes grands copains de la fin des années '70 réunis dans le même morceau. Freddy Mercury n'est plus, Genesis non plus d'ailleurs. La seule façon de les réunir à nouveau est d'effectuer un collage et bidouiller un peu pour que la jonction disparaisse.
Dans le cas présent, les deux titres appartiennent à la même génération et les artistes, outre le fait qu'ils soient de perfides anglais tous les deux, n'ont pas grand chose en commun. L'un, Queen, appartient à l'avant garde du rock, sans cesse en évolution et l'autre, Phil Collins est un des plus grands représentants du Rock Progressif, école 1973.

Bref, la semaine dernière, on s'est fait une petite soirée Mashup.
Cekoiça ? Ben, c'est tout simple ! on prend 2 chansons et on les mélange en une seule, de manière à donner l'illusion qu'elle a été écrite ainsi.
La seule limite se situe sur les tempos qui doivent correspondre. Pour le reste, seule l'imagination représente un frein. On a même pu écouter il y a quelques années l'enfant antisocial et l'oiseau, dans lequel les Robin des Bois s'amusaient d'une rencontre entre Marie Myriam et Trust...

Je dis 2 chansons, mais ça marche aussi avec 3, 4 ou même 20 chansons.
Dans la construction, très souvent, le texte de l'une est collé sur la musique d'une autre. Exemple :

The Wall

Oui, il s'agit bien des Bee Gee's . Ils apportent le Disco avec leurs voix haut perchées et leurs tergals blancs dans La fièvre du samedi soir et collaborent, à leur insu je suppose avec les Pink Floyd et leur film culte : The Wall, sorte de trip conceptuel Rock très noir sur la schizophrénie et l'aliénation mentale.
La réunion des deux donne quelque chose de plaisant, quoique plutôt improbable. Les deux seuls points communs que l'on peut trouver aux artistes est qu'il sont, encore une fois, britanniques tous les deux et que leurs chansons ont servi de support à des long métrages cinéma.

Le mashup, ou encore Pop Bastard chez les anglais et Bootleg chez les Ricains devient un genre à part entière. Les titres foisonnent et chacun y va de sont petit mélange maison, avec plus ou moins de bonheur. Parmi tous ces gens, on pourra citer tout de même 3 collectifs qui sortent réellement des rangs :

- Wax Audio : Tom Compagnoni est un musicien et producteur vidéo australien. Il a déjà sorti 3 albums que l'on peut télécharger gratuitement ici. Les mélanges sont très réussis pour certains, et l'univers musical assez large pour que chacun trouve quelque chose à écouter.

The Wall

- Dj's From Mars : On les reconnait à leurs têtes cubiques aux yeux très expressifs. Max Aqualuce et Luca Ventafunk sont deux italiens qui baignent dans la musique électronique.
Ils sont très inspirés et leurs sorties apparemment très attendues, même si leur univers est plus orienté musiques actuelles. Mieux vaut donc aimer ! Si le coeur vous en dit, Google est votre ami....
- Glee. Tout le monde ou presque connait l'histoire de cette chorale lycéenne, dans laquelle toutes les minorités sont dignement représentées. Chaque épisode est l'occasion d'aborder un thème de société sensible du point de vue des groupes concernés.
Peu importe, ce qui nous intéresse pour le moment, c'est leurs mashups, dont ils se sont fait une spécialité. Ils sont particulièrement soignés et bien choisi. La différence avec les deux premiers est qu'il sont réorchestrés et réinterprétés, au lieu de récupérer les bandes sons. Il y a plein d'argent de la Fox derrière, donc le résultat est là, la preuve : (Avec en bonus la belle Gwyneth Paltrow !)

Et la loi dans tout ça ? Tous les artistes qui se livrent à cet exercice nagent pour le moment en eaux troubles. Rien n'est autorisé, rien n'est non plus interdit.
Les majors tentent d'empêcher leur sortie, sans forcément y parvenir. Les artistes victimes voient pour la plupart d'un œil bienveillant ces détournements de leurs oeuvres. Le plus important à retenir est qu'il n'y a pas de logique mercantile derrière, et qu'il est nécessaire de disposer des autorisations sur les œuvres originales pour un usage commercial (L.335-2 et L.335-3 du Code de la propriété intellectuelle).

The Wall

Pour exemple, je vais parler du groupe Beatallica; Ils serviront d'ailleurs de clip de fin.
Il était une fois 4 copains dans le vent, pas très loin de Chicago qui s'amusaient justement à mélanger des chansons des Beatles et de Metallica, deux de leurs héros pour de petits concerts devant leurs potes.
A l'occasion d'un concert un peu plus important, un de leurs amis a créé un site internet sur eux, en trouvant ce nom de Beatallica. Le succès a dépassé frontières de l'état et donna lieu à l'enregistrement des titres sur des supports audios. Pour éviter tout souci avec la justice, les musiciens du groupe ont toujours refusé de gagner un seul cent avec et avaient décidé de sortir de l'anonymat.

Un an plus tard, Sony, le propriétaire des chansons des Beatles a ordonné le retrait des titres, sous peine de poursuites. Des milliers de fans ont signé une pétition pour leur permettre de continuer, mais il a fallu l’intervention de Lars Ulrich, le batteur du groupe Metallica pour calmer les esprits. Ils trouvaient en effet ces reprises très drôles et sans aucun mauvais esprit. Le juriste du groupe est dont intervenu pour trouver un arrangement amiable.
Depuis, 3 albums officiels sont sortis à la vente : Sgt. Hetfield's Motorbreath Pub Band, Masterful Mystery Tour et Abbey Load. On peut supposer que Sony perçoit désormais des droit sur l'exploitation...


Sources:
Vidéos : Queen/Genesis - Bee Gees/Pink Floyd - Glee - Beatallica
Images : The Wall - Djsfrommars - Balance