San Francisco
23/12/2013 - 2 commentaires
Ou comment "Si tu vas à San Francisco, Sois certain d'avoir quelques fleurs dans tes cheveux" (Scott McKenzie) *
Comment définir San Francisco ?
La ville est en réalité une presqu'ile, parsemée de collines (47 pour rester précis), reliée par des ponts au reste du continent. Elle monte, descend en permanence ce qui offre des points de vue tous plus magiques, et le tramway à crémaillère (Le Cable Car) qui suit les reliefs de la rue est célèbre dans le monde entier.
SF (C'est ainsi que la nomment les San Franciscains) est une ville qu'il faut absolument parcourir. Elle est belle, cosmopolite, accueillante et paradoxalement extrêmement chère.
Cette particularité tient à la situation et à l'histoire de la ville. Elle est à l'origine de plusieurs révolutions culturelles et économiques, restant toujours à l'avant-garde de la société.
D'Or et
Tout a commencé par la ruée vers l'or, puis l'argent. La première pépite a été découverte il y a 2 siècles à proximité et dès lors, la cité a poussé comme un champignon.
Ont suivi, dans le désordre la révolution hippie et la contestation anti-vietnam, le mouvement gay pour la reconnaissance des droits homosexuels, l'arrivée massive de migrants venus d'Asie par le pacifique pendant la construction du chemin de fer. Actuellement, 1/3 de la population est Asiatique.
A cette liste déjà longue, on pourra ajouter la naissance de la Silicone Valley, berceau des nouvelles technologies et de l'internet, liée à une présence très forte d'universités privées et publiques, toutes prestigieuses. Elles représentent à elles seules 150 000 habitants sur les 800 000 que compte la ville intra-muros.
Ces excellences intellectuelle et financière ont fait de San Francisco une ville très chère, inabordable pour des petits salaires.
Mais je parlais de paradoxe : elle est peuplée pour une partie des oubliés du rêve américain. Ils ne participent pas aux statistiques de population, mais la municipalité accueille tous les SDF de la région, sans distinction de race, de religion ou de couleur.
Certains habitants racontent que les villes alentour (Los Angeles, San Diego ou Seattle) affrètent des bus de voyage pour les déposer dans la ville.
The Summer of Love
L'été de l'amour
, en 1967 est un festival de rock qui lancera le mouvement Hippie, 2 ans avant que Woodstock ne prenne le relai. Hippie
en argot noir américain signifie : Ceux qui ont compris
.
Le mouvement est parti des étudiants de la ville en 1963 avec John baez à leur tête, et le soutien d'artistes et d'intellectuels en révolte contre la ségrégation et le conflit au Vietnam (Kerouak, Grinsberg).
Tous sont attirés par cette promesse d'amour et de liberté qu'offre la ville de San Francisco, et il faut l'avouer aussi, par la quantité phénoménale de drogues et autres hallucinogènes qui y circulent.
Notre Maxime Le Forestier national en profitera pour séjourner dans sa maison bleue accrochée à la colline
, en plein quartier homosexuel.
Les minorité raciales, mais aussi sexuelles ont d'ailleurs trouvé dans la ville une terre d'accueil. Le quartier gay est un des plus actifs et "pride" (Comprenez: fier) d'Amérique.
City by the Bay *
* La ville dans la baie
, surnom de la ville, rappelle que l'autre caractéristique de cette métropole est l'importance de la mer.
Centrée sur une bande de terre reliée par des ponts au reste du continent, l'activité de la métropole est indissociable de l'océan à l'Ouest, qui assure le commerce, et de la baie à l'Est, qui abrite quelques îles dont le tristement célèbre "The Rock", prison fédérale à 2 kilomètres des côtes.
Le nord est relié au continent par le Golden Gate (La porte dorée) qui permettait d'accéder aux régions des mines d'or et d'argent.
Le port, avec le Fisherman's Wharf, quartier des pêcheurs s'est transformé en haut-lieu du tourisme depuis la fermeture d'Alcatraz. dans les années '60
C'est une fête permanente avec des fanfares, des boutiques et leur fameuse soupe de crabe.
Une grosse communauté d'otaries a d'ailleurs massivement élu domicile sur le quai, preuve que San Francisco est bien une terre d'accueil...
The Big One
Mais, il y a une faille dans ce décor de rêve. Celle-ci se nomme "San Andreas".
La Californie est menacée de rupture par cette faille qui résulte de la séparation de deux plaques tectoniques. L'une s"éloigne vers le pacifique, l'autre emmène le continent américain vers l'est. Elle passe par Los Angeles et San Francisco.
Chaque californien vit dans l'attente du Big One
, la secousse plus forte que les autres qui détachera la Californie du reste du continent, au prix de millions de morts.
En 1906, la ville de San Francisco a été ravagée par un gigantesque incendie à cause justement d'un séisme lié à cette faille.
Le feu a détruit un tiers de la ville et tué 3000 personnes. Il a fallu en dynamiter un autre tiers pour contenir les flammes et sauver ce qui pouvait l'être encore.
Cet épisode a donné à la ville un style particulier. La zone a bien sur été reconstruite depuis, mais les bâtiments de plus de deux étages y sont rares. Le Downtown, et les quelques tours du quartier des affaires respectent des normes anti-sismiques à rendre fou les architectes.
C'est depuis ce jour également que les escaliers extérieurs sont obligatoires aux États-Unis.
Donc l'essentiel de la ville est de style victorien, époque de la catastrophe, avec des maisons au charme tout anglais de 2 étages. Les rues sont en perpétuel dénivelé à cause du relief.
C'est pour cette raison qu'on dit que San Francisco est la plus européenne des villes américaines.
Vous l'aurez compris. San Francisco est, de tout ce voyage, un des endroits qui nous a le plus émerveillé, avec Monument Valley, le pays des indiens.
C'est une des rares villes qui donne envie d'y retourner dès que l'avion décolle...
L'Amérique et les froggies
Voilà, le voyage prend fin.
Le boeing 747 de la British Airways a déployé ses ailes pour un retour très secoué. C'est donc le moment de reprendre un peu ses repères en puisant dans la culture française ce qu'elle a produit de plus beau, tout en restant la tête un peu encore chez les ricains.
C'est pour cette raison que j'ai choisi notre petite Mancelle Hélène Rollès, si touchante lorsqu'elle chante l'Amérique...
Vous méritez un autre bonus, je vous l'accorde. Voici donc pour clore l'article un Timelapse.
Vous savez, ce sont ces caméras statiques qui filment en accéléré la vie d'un endroit particulier. Il se trouve que Simon Christen, photographe et habitant de la région, aime en fabriquer et les images sont, disons-le superbes.
La musique est de Nick Cave et sert de bande son au film : L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford
, avec le beau Brad Pitt.
Videos : Tony bennett - Scott McKenzie - Hélène Rollès - Unseen sea
Images : Front de mer, Cable Car, Golden Gate, Maison - Incendie